À ce jour, 700 000 drones sont déclarés en France. Ce qui a fait entrer l’Hexagone dans le top 3 des pays les mieux équipés dans le monde. Mais, contrairement à ce que le grand public peut imaginer, à part dans son jardin, il faut à chaque décollage obtenir une autorisation préfectorale. Et encore, à condition, de ne pas être dans une « no flight zone ». Mais l’actualité se charge régulièrement de montrer que les pilotes ne sont pas rares à enfreindre la loi pour diverses motivations.
En 2014, Jean-François Adam s’est penché sur le sujet. Il a déposé un brevet en 2016 avec la centrale nucléaire de Paluel (Seine-Maritime) pour un dispositif de « gestion et de contrôle des espaces aériens de sites sensibles », validé ensuite par la Direction générale de l’armement (DGA). Depuis, sa start-up havraise Drone XTR est en mesure de déployer en quelques minutes son détecteur passif et indétectable.
Les ingénieurs de Drone XTR permettent de surveiller les espaces aériens de sites sensibles comme les centrales nucléaires par exemple. #PRESSE30
Le principal risque, c’est la chute !
On peut toujours redouter l’espionnage, les repérages et même le terrorisme, mais rectifie Jean-François Adam, « 95% des menaces sont liées à une perte de contrôle et donc à une chute et une percussion. Imaginez, si vous vous trouvez sur un site Seveso ou Seveso+, un aéroport ou au-dessus d’une foule compacte, un drone qui tombe peut faire des blessés graves. Pire, à l’impact, la batterie peut exploser et créer des incendies. Notre invention peut aussi servir à protéger les prisons de livraisons illégales, à surveiller les frontières lors de passages de drogues ou d’armes ».
Comme parade, il existe aujourd’hui les bonnes vieilles jumelles, des radars ou des sonars. Mais, avec une vitesse moyenne pour un drone de un kilomètre par 50 secondes, il est quasiment impossible de remonter à la source : « Comme il est interdit de neutraliser le drone, sauf pour les forces de l’ordre ou l’Armée, j’ai imaginé un système simple, rapide et utilisable par tous. Avec le client, nous définissons une zone de surveillance. Dix kilomètres alentours, Drone XTR est capable d’identifier la position, les paramètres du transpondeur et les coordonnées de 98% des drones sur le marché, sans perturber les réseaux existants (wifi, hertzien, etc).
Protéger des espaces aériens complets
« Aussitôt, détaille David Marin le responsable commercial, une alarme est déclenchée au poste de sécurité, tout est enregistré pour récolter les preuves en cas de poursuites et on peut suivre l’engin du décollage à l’atterrissage. Le dispositif est une sentinelle, il écoute le ciel .» Qui plus est, quelques options sous secret défense agrémentent le mouchard. Avec l’arrivée de l’ingénieur du développement Antoine Lafarge, la start-up souhaite désormais imposer sa technologie pour la surveillance d’espaces aériens complets.
« Un drone peut gêner les hélicoptères de la sécurité civile ou les avions militaires. Mais demain, il y aura les livraisons par des géants de l’Internet ou encore les compétitions des JO 2024 et il faudra surveiller des espaces publics. Avec uniquement les antennes, un ordinateur et un écran, les forces de l’ordre pourront même procéder à des contrôles intempestifs. « Ici, en Normandie, explique-t-on chez Drone XTR, on peut par exemple imaginer une couverture du Pont de Tancarville à Honfleur et jusqu’à Étretat. »